Une chronique pour que les nouveaux arrivés reconnaissent les anciens du village...

Michèle Allard Eymard

Une très ancienne famille locale, sans doute arrivée à Pâquier vers le 17ème siècle, liée aux Recolin-Blardon. Michèle nous a montré son arbre généalogique, étrange construction concentrique. Une vraie Saint-Martinou encore, une qui n'aurait jamais quitté son terroir. Son papa était entré au conseil municipal très jeune puisqu'il avait bénéficié d'une dérogation à 23 ans. Il y était resté 50 ans, puis c'est elle qui a assuré la relève pendant 12 ans au sein de l'équipe municipale.

Son grand-père, le Guston Allard, était marchand de foin, il descendait sa marchandise à la gare avec ses chevaux, et le foin partait vers le midi par le train de Veynes.

Elle nous explique qu'autrefois plus de la moitié des gens du village étaient gantiers, d'où le nom de la rue. En plus de leurs activités agricoles de l'été, l'hiver quand le village s'assoupissait sous la neige beaucoup de Saint-Martinous étaient coupeurs. Les envoyés de la fabrique des Gants Perrin de Grenoble leur amenaient par cartons entiers des peaux très fines et douces enveloppées dans des chiffons humides. Et eux les découpaient. Une famille (enfants, parents, grands-parents) faisait le dos de la main, ou la paume, une autre les fourchettes, les parties entre les doigts. Perrin payait à la tâche, alors on se spécialisait pour aller plus vite, car plus on produisait de coupes, plus on gagnait d'argent. A intervalles réguliers l'agent de la fabrique récupérait les peaux découpées, et redonnait d'autres lots bruts, et ainsi de suite durant tout l'hiver avant que les travaux des champs ne reprennent leurs droits…

Cette activité s'est éteinte vers la fin des années 60.

Michèle a été secrétaire chez Allibert, la fabrique de plastique qui produisait des tableaux de bord de voiture, des intérieurs de réfrigérateurs, des bacs de toutes sortes, à Monestier d'abord, puis Avenue Léon Blum à Grenoble. Ensuite, quand l'entreprise a fermé ses portes, Michèle a pris la moitié de la ferme des parents et continué à l'exploiter jusqu'à sa retraite -vaches, moutons et polyculture- tandis que son mari faisait les trois huit à Rhône-Poulenc, sur Pont-de-Claix.

Elle s’intéresse au patois trièvois, qu’on découvre dans sa bibliothèque, notamment dans le livre ci-dessous. Extrait. A vous de traduire...