Une chronique pour que les nouveaux arrivés reconnaissent les anciens du village...

Les Terrier

 

La famille Terrier vit dans la maison actuelle de Peillavène depuis plus de 200 ans.

Geneviève Terrier est née Assens à Vif, en 1942. "Mais je ne suis pas Picaban," assure-t-elle avec véhémence, "je suis une vraie Saint-Martinou ! Mon papa était cantonnier ici." De lui sans doute elle a gardé le goût du mouvement, puisqu'elle a commencé sa carrière de factrice en 1960. Elle descendait porter le courrier à pied de la gare de Saint-Martin par Faverolles jusqu'en bas à Combelouve, en enfonçant dans la neige profonde. Ensuite, elle a eu droit à une mobylette, puis a pris sa retraite en 2001. Elle connaissait bien le Féli et la Mélina Girard d'Essargarin.

 

Paul est né en 1928, 81 ans cette année, bon pied bon œil, tout malicieux. Chef botteleur, il vendait son foin à Blardon, le marchand de la Cluze, et bottelait pour lui des quantités énormes, des bottes de 90 à 100 kilos, qui accumulées faisaient au bout de la journée des charges de plus de quatre tonnes. Il se souvient du froid de l'hiver 56 quand il s'en allait par-dessus le col du Fau en motocyclette, pour aller travailler "de l'autre côté". Pas de neige, mais un froid d'enfer…

 


Geneviève est fière de la photo de son mari au volant de son magnifique tracteur.


Michèle Allard Eymard

Une très ancienne famille locale, sans doute arrivée à Pâquier vers le 17ème siècle, liée aux Recolin-Blardon. Michèle nous a montré son arbre généalogique, étrange construction concentrique. Une vraie Saint-Martinou encore, une qui n'aurait jamais quitté son terroir. Son papa était entré au conseil municipal très jeune puisqu'il avait bénéficié d'une dérogation à 23 ans. Il y était resté 50 ans, puis c'est elle qui a assuré la relève pendant 12 ans au sein de l'équipe municipale.

Son grand-père, le Guston Allard, était marchand de foin, il descendait sa marchandise à la gare avec ses chevaux, et le foin partait vers le midi par le train de Veynes.

Elle nous explique qu'autrefois plus de la moitié des gens du village étaient gantiers, d'où le nom de la rue. En plus de leurs activités agricoles de l'été, l'hiver quand le village s'assoupissait sous la neige beaucoup de Saint-Martinous étaient coupeurs. Les envoyés de la fabrique des Gants Perrin de Grenoble leur amenaient par cartons entiers des peaux très fines et douces enveloppées dans des chiffons humides. Et eux les découpaient. Une famille (enfants, parents, grands-parents) faisait le dos de la main, ou la paume, une autre les fourchettes, les parties entre les doigts. Perrin payait à la tâche, alors on se spécialisait pour aller plus vite, car plus on produisait de coupes, plus on gagnait d'argent. A intervalles réguliers l'agent de la fabrique récupérait les peaux découpées, et redonnait d'autres lots bruts, et ainsi de suite durant tout l'hiver avant que les travaux des champs ne reprennent leurs droits…

Cette activité s'est éteinte vers la fin des années 60.

Michèle a été secrétaire chez Allibert, la fabrique de plastique qui produisait des tableaux de bord de voiture, des intérieurs de réfrigérateurs, des bacs de toutes sortes, à Monestier d'abord, puis Avenue Léon Blum à Grenoble. Ensuite, quand l'entreprise a fermé ses portes, Michèle a pris la moitié de la ferme des parents et continué à l'exploiter jusqu'à sa retraite -vaches, moutons et polyculture- tandis que son mari faisait les trois huit à Rhône-Poulenc, sur Pont-de-Claix.

Elle s’intéresse au patois trièvois, qu’on découvre dans sa bibliothèque, notamment dans le livre ci-dessous. Extrait. A vous de traduire...

                         

 

Les Cuchet

 

Nous sommes accueillis dans une belle maison, un bel espace, par Albert et Marie-Aimée Cuchet. Madame Cuchet nous déclare d'emblée : “Je suis une pièce rapportée !” (depuis 1957 !!), c'est une dame de l'Oisans, de Villard-Reculas, puis Chavant.

Cinq générations de Saint Martinous
 

La famille Cuchet à Saint Martin de la Cluze, c'est l'arrière-arrière-grand-père, l'arrière-grand-père, le grand-père, le père, puis Albert, né en 1933 et Pierre son frère. On retrouve des traces de la famille, à l'origine Cuchet-Chéruzel, dès 1714 à Saint-Michel-des-Portes. Des noms bien de chez nous, enracinés dans le parler local. Cuchet, cela veut dire cuchon, soit petite cuche, autrement dit petite meule de foin. Chéruzel, c'est celui qui possède ou fabrique des charrues. Le patronyme est aussi celui d'Auguste Chéruzel (sans lien de parenté) évoqué dans le beau texte de Marcel Riondet.

La famille s'installe à Saint Martin –alors La Cluze-et-Pâquiers– vers 1800 et quelques. La maison d'à côté, en ruine à la suite d'un incendie en 1906, figurait sur le plan Napoléon du village. Les grands-parents paternels d'Albert ont vécu dans cette immense demeure où l'arrière-grand-mère Julie Millet, épouse Clet, tenait auberge. Le grand-père, Bruno Cuchet, était gantier. Fasciné, Albert le regardait étendre soigneusement les peaux sur un marbre à “doller” pour les y râcler longuement afin de les rendre aussi fines que possible. Son grand-père maternel, Jules Tardy, était négociant en paille et fourrage, et lui enseigna les travaux de la terre, notamment à faucher. Aussi, il faisait son bois, non pas à la tronçonneuse, mais à la hache et au passe-partout ! Quelles autres activités dans le village jadis ? Eh bien il y a un chemin des Tuileries, et effectivement, il y en avait une, de tuilerie, qui sans doute prenait sa matière première au Vivier.

Tu seras instituteur, mon fils...

Le père ne voulait pas que ses enfants fassent le même métier que lui, Albert fut donc envoyé en internat au lycée de Grenoble, en 1946. Puis sa carrière débuta, ce furent les écoles de Saint-Priest en Isère, puis Vignieu, puis Valencogne. En 58 il dut partir, comme beaucoup d'autres en Algérie, de janvier 58 à mai 1960, 17 mois secs en Grande Kabylie, au 22ème BCA.

Sa carrière terminée par un poste de directeur d'école à Echirolles ("c'était mon patron !" s'amuse Marie-Aimée, une lueur dans le regard), Albert est revenu vers ses racines, vers sa commune, et de fil en aiguille en est devenu premier magistrat.

Maire de 1995 à 2001, Albert dut assumer les responsabilités traditionnelles de la charge, à savoir par exemple, lutter contre le promoteur qui voulait neuf maisons sur le lotissement de Pâquiers alors que la mairie n'en voulait que cinq. Lors de la construction de l'autoroute, négocier avec les gens d'Area, dont il souligne l'écoute et la compétence, discuter des problèmes de raccordements de voirie. Passer du projet initial de deux fois trois voies décalées au début, avec arrêt aux Brets, au projet suivant, deux voies au même niveau, sortie à la Coynelle. Au tunnel de la gare, l'entreprise demandait à travailler de nuit, et le bruit du klaxon de recul des engins était insupportable aux riverains, d'où des réunions négociations entre entreprise et population de la Coynelle, qui aboutirent à un accord sur un système de sécurité fondé sur un gyrophare de recul plutôt qu'un avertisseur sonore.

Albert Cuchet continue de se projeter dans l'avenir, puisqu'il participera à l'exposition au Musée du Trièves en juillet 2010, sur le thème "Voies de communication".


 

Un lien entre l'Oisans et le Trièves...

Cet objet, un bassin de pierre d’un mètre et quelques sur 60 cm, d’environ 400 kilos, est le symbole de l’alliance passée il y a 50 ans entre Clavans en Haut-Oisans et le Trièves, par leurs ressortissants respectifs, Albert et Marie-Aimée Cuchet. Certes plus encombrant qu'un anneau de métal précieux, il fut ramené vers le Trièves en 2004 un peu par hasard et par l'entreprise Converso, puis acheminé sur Saint-Martin de la Cluze le matin du 28 décembre 2004, ainsi que l'atteste une fresque découverte chez Michel Girard.


 

Il y est dit que dans la neige –et un peu sous la neige– Michel Girard et Bernard Moro conduisirent le monument jusque devant le garage d'Albert, lequel (Albert, pas le garage) sut récompenser les courageux convoyeurs par de sympathiques libations...


 

Ainsi va la vie en Trièves: entraide et convivialité!

 

Jean-Claude Girard

   

Jean-Claude Girard est le fils du Félix (qui fut conseiller municipal en son temps) et de la Mélina à Essargarin. C'est LE Sagarrinou de référence. Essargarin (les essarts de la garenne en patois) est une lointaine colonie de Saint-Martin. Avec une voiture normale, le hameau blotti au fond de la combe de la Gresse --six foyers-- est à 15 kilomètres de la Mairie par la Girardière et le Genevrey. Sinon on descend par le chemin de la Coynelle.

Tout gosse il montait seul à l'école de La Cluze-et-Pâquier (c'est comme cela qu'on appelait Saint-Martin à l'époque), à pied, dans l'obscurité et la neige jusqu'aux genoux en hiver. Arrivé sur le plateau il rejoignait ceux de la Coynelle, puis encore plus tard posait avec eux ses souliers près du poêle de la salle de classe, après une heure de marche. On grignotait d'un bout de pain et de saucisson à midi, puis le soir on redescendait de même, toujours dans la nuit précoce de l'hiver. Les mamans parfumées qui s'accumulent aujourd'hui en 4x4 à l'entrée des écoles pour y déposer leurs petits ont sans doute peine à imaginer un gamin tout seul marchant deux heures par jour par tous les temps pour se rendre à l'école de la République.

Toujours pour la République, Jean-Claude dut partir en Algérie faire cette guerre étrange qui ne disait pas son nom. A quelques jours de son retour vers la France, dans une opération en plein djebel, le convoi de camions arrêté, l'un de ses copains s'avançait sur la route, à quelques pas de Jean-Claude, et soudain son corps est monté droit en l'air, désintégré par une mine anti-char. "On n'a pas tout retrouvé," dit Jean-Claude, "on ramassait ce qu'on pouvait, il y en avait partout, sur un rayon de 10 ou 15 mètres. Les cercueils étaient scellés, c'est une chance, les familles ne voyaient rien, c'était simplement, "Mort pour la France", et voilà. Et dans le regard de Jean-Claude on voit encore cette explosion, ce déchirement, cette mort inutile qui aurait pu être la sienne.

Quel a été ton meilleur souvenir ? La rade de Marseille, quand on est rentrés avec le bateau. Jusqu'au bout on se disait, est-ce qu'on va y arriver ? Et là, la rade de Marseille, tu te dis, ça y est, j'ai survécu.

Ensuite Jean-Claude est entré au Chemin de Fer, ouvrier-cantonnier sur les voies. Quelquefois, seul à pied sur la voie entre Monestier et La Cluze. Quand il neigeait on n'entendait pas le train arriver, c'était un risque. Les tunnels aussi. Une fois il a juste eu le temps de se jeter au sol sur le ballast pour éviter le marche-pied des wagons. "Mais c'était sympa, on était une bonne équipe, on était libres, on faisait un peu ce qu'on voulait quand on voulait."

A présent septuagénaire en pleine forme, toujours souriant, Jean-Claude chasse, fait son bois, son pain, son vin aussi, un petit blanc issu d’une belle vigne bien entretenue, parfois délicieux cela dépend des années, en tout cas qui ne fait jamais mal. La preuve.

    

Les Valentin

André et Nicole Valentin nous reçoivent dans leur maison toute proche du Café Jeanne au Village. André, tout comme ses sœurs et frères, est né dans cette bâtisse, qui autrefois abritait la forge du grand-père de son père, un Elie Corréard venu s'installer maréchal-ferrant et forgeron au début du 19ème siècle.

André, né en 1946, est encore cultivateur dans l'âme. Autrefois il produisait de la farine, du foin et il bottelait, comme le Paul Terrier. Il descendait à la gare pour charger les wagons qui partaient vers le midi.

Aujourd'hui encore il aide son fils Xavier, qui assure la relève de l'exploitation, à gérer son cheptel d'une façon originale : il compte les bêtes sur la colline là-bas, de l'autre côté du vallon, à la jumelle. Pourquoi faire ? Eh bien c'est très simple, en regardant attentivement on les compte toutes, et s'il en manque c'est que quelque chose ne va pas, et là on se déplace. Sinon, elles se débrouillent.

Il chasse, aussi, on le voit souvent vers le bas d'Essargarin passer avec son petit 4/4 à la recherche de cerfs ou de sangliers.

Nicole Valentin est une Gauthier de Méribel-Lanchâtre, famille à l'arbre généalogique impressionnant, qui remonte aux années 1700. Elle a été institutrice à Avignonnet pendant 35 ans, puis un an à Saint Martin. Elle raconte que Monsieur Assens, le père de Geneviève, allumait tous les matins d'hiver le poêle de l'école.

Elle explique comment elle s'occupe des dossiers de l'exploitation agricole de ses hommes. Nous sommes un peu surpris, mais commençons à comprendre que derrière l'activité très physique de la ferme se cache une administration compliquée. Nicole nous montre l'ampleur de la tâche, par un empilement ahurissant de dossiers. Il faut tenir le livre d'étable et des naissances, faire la déclaration PAC (Politique Agricole Commune, instance qui gère la vie des agriculteurs de toute l'Europe) en termes de parcelles exploitables et exploitées ; tenir le dossier des bovins mâles ; celui des bêtes abattues ; tenir à jour le registre de déclarations concernant l'état sanitaire de chaque animal, son alimentation en fonction de la saison, en quantité et type de nourriture, les soins dont il est l'objet, etc. Une ferme, c'est finalement une entreprise, mais qui doit rendre compte à toutes sortes d'instances...

Les Vallier

Christophe Vallier habite dans le bas de Pâquier. "Des Vallier, il y en a beaucoup," nous dit-il. De fait, déjà dans sa propre famille, puisqu'ils sont sept frères et sœurs. Par ordre d'entrée en scène : Nicole, Monique, Bernadette, Annie, Jean-Maurice, Chantal et enfin lui, Christophe.

Il est cousin germain du Dré Valentin, et, comme lui, il est chasseur...

Souriant, accueillant, avec un brin d'ironie, Christophe est un taiseux, un qui n'aime pas parler de lui et détourne vite notre attention vers des photos un peu passées en noir et blanc, qui donnent tout de suite la dimension ancienne de sa famille.

Sa maison n'a pas changé, mais sur la photo sépia une vache sombre s'encadre dans la porte de l'étable. Compte tenu de la faible superficie de son exploitation agricole, depuis l'âge de 20 ans, l'essentiel de son activité c'est le bois de chauffage, qu'il abat sur ses forêts, déhale seul, sans machines, et coupe lui-même pour le vendre. Il est lié par sa sœur à la famille Midali, propriétaire d’une scierie vers le Pigeonnier.

Lui aussi se souvient que le grand-père Vallier était à la fois agriculteur et gantier. Et son père, Maurice, également.

Les Fanjat (Yannick)

...une vaste famille de Saint Martinous, sur laquelle nous reviendrons...

Yannick a démarré dans la vie avec un CAP de chaudronnerie, mais son père étant tombé malade, il a dû reprendre la ferme familiale, essentiellement consacrée aux vaches laitières, avec en comptant la "relève” (les jeunes génisses) une cinquantaine de bêtes.
 

Brigitte (qui est notre collègue conseillère municipale) avait 4 ans quand ses parents se sont installés dans le village. A l’adolescence elle était très surveillée par son père, ce qui rendait difficile les manoeuvres d’approche de Yannick. Mais un jour le père demanda à Brigitte de repeindre le portail... et Yannick s’arrêtait pour parler à sa belle, puis décampait dès que se montrait le papa. La peinture du portail est très épaisse...

Ils ont comme beaucoup d’éleveurs été affectés par la crise du lait (0,26€ le litre acheté par les intermédiaires !), mais heureusement les investissements étaient terminés.

Nous évoquons le Paul Terrier, chasseur et copain de Yannick, qui nous raconte qu’autrefois, fin août début septembre la batteuse tournait de maison en maison, et tout le monde s’aidait pour cette opération, dans une belle solidarité de tous les hameaux du village. (voir à ce sujet le texte superbe de Marcel Riondet).

Leurs deux garçons, Jérémie, 20 ans et Grégory, 24 ans, sont tous deux piliers au rugby. L’un joue à Vif et aussi avec les Sangliers de Monestier, l’autre à Montpellier en Fédéral 3, mazette.

Les Fanjat (Alain)

 

Josette Fanjat, née Zanonni, est arrivée à La Cluze pendant la guerre, en 44. Vers 47, 48, elle y a rencontré Amédée Fanjat, né ici. "Avant les jeunes sortaient tous ensemble, c'était plus facile de se rencontrer". Maryse est née en 55, puis Alain en 59.

Alain, le cousin de Gisèle, que nous verrons plus loin, est toujours resté au village. "Parce qu'on y est bien," dit-il simplement. Il chasse, il connaît bien Jean-Claude Girard d'en bas, que curieusement, mais il n'est pas le seul, il appelle le Feli, alors que c'était le prénom du père de Jean-Claude. Mais apparemment le nom est resté, collé à l'occupant de la maison au-delà des générations.

Jusqu'à deux ans en arrière, Alain avait la plus grosse exploitation du village, avec 60 laitières, il était agriculteur à plein temps et assurait en plus le déneigement de la Cluze et Pâquier en vacataire, tradition familiale puisque "cela fait 100 ans qu'on fait ça pour la commune." Son arrière-grand-père, son grand-père puis son père Amédée ont parcouru avant lui le village et ses environs avec une étrave en bois traînée par des chevaux. Ensuite, son père a expérimenté le déneigement avec son premier tracteur, qui traînait également l'étrave derrière lui. Puis à 15 ans déjà Alain a pris la relève, pas peu fier de piloter le tracteur familial, bientôt équipé d'une étrave à l'avant. Il continue aujourd'hui de le faire sur tout le territoire de la commune.

Son grand-père et son père étaient aussi transporteurs. Ils descendaient jusqu'à Grenoble en charrette à cheval, avec notamment les coupes de gants terminées par les familles, remontaient avec du ravitaillement pour tout le monde, et aussi de nouvelles peaux prêtes à la découpe.

Comme les Recolin-Blardon, ils étaient marchands de foin, mais ne sont pas passés comme eux au stade industriel. Ils avaient aussi de la vigne, mais dit-il, de la vigne tout le monde en avait à l'époque, toute la combe au-dessus (grand geste du bras pour désigner la colline à l'Ouest du village) en était plantée, sur les Sylvains, et aussi le long du Drac, en bas de l'autre côté. C'était un vin réputé, et au-delà de la consommation personnelle on en vendait un peu.

La maman, Josette, toujours bon pied bon oeil, explique qu'elle restait à la ferme et faisait des tomes et aussi du beurre. Cela me rappelait des souvenirs d'enfance, chez la Mélina Girard. "Dans une barratte en bois avec des angles, et qui tournait en faisant flouc flouc dedans ?" Eh bien oui, une barratte comme ça.

Alain écoute sa mère, sourire affectueux aux lèvres. Il n'a jamais quitté cette maison. Et sa mine et son hospitalité chaleureuses font bien comprendre qu'effectivement, il y est bien...

Et on en connaît un qui sera sûrement d’accord...