Germaine Dépré, ép.
Blanc-Lapierre
Germaine
Blanc-Lapierre
est
une
Dépré,
vieille
famille
de
la
Cluze-et-
Pâquier,
comme
s'appelait
jadis
le
village.
Née
le
27
novembre
1921
dans
cette
maison
alors
baptisée
Café
Français,
où
jeune
fille
elle
fut
serveuse
avec
sa
sœur
jumelle
Irène,
elle
est
très
probablement
aujourd'hui la doyenne de Saint Martin de la Cluze.
C'est
son
arrière-grand-père
Jules
Depré
qui
a
bâti
la
maison,
belle
ferme
de
quatre
niveaux,
cinq
chambres
à
l'étage,
rez-de-chaussée
et
deux
sous-sols.
Jules
ouvre
le
café-hôtel-restaurant
en
1900
,
tout
en
continuant à gérer la ferme.
Je
servais
au
café
de
mes
parents.
Les
messieurs
me
faisaient
la
cour,
ils
rigolaient,
c'était
le
bon
temps.
J'aimais
bien
parler,
j'aimais
bien
plaisanter,
alors
ils
demandaient
toujours
la
Germaine.
Ma
sœur
était
plus
réservée,
elle
préférait
travailler
à
la
ferme,
parce
qu'en
fait
on
avait
deux
activités,
le
café
et
la
ferme.
Mon
papa
avait
une
vigne
à
Mageline,
juste
au-dessus
du
Drac,
qui
donnait
bien,
et
il
servait
au
café
le
vin
de
sa
vigne.
Papa,
c'était
Albert
Dépré.
Ils
étaient
quatre
garçons,
lui,
Léonce,
Marcel
et
Camille.
Léonce
a
été
parmi
les
20
millions
de
gens
tués
par
la
grippe
espagnole
juste
après la guerre de 14-18.
J'ai
rencontré
mon
homme
au
café,
c'était
un
client,
il
s'appelait
Gabriel.
Il
m'a
parlé,
il
était
pas
mal,
il
avait
35
ans.
Et
il
est
revenu
un
autre
dimanche.
Il
venait
toujours
en
moto. Et voilà…
Ils
se
marient
en
1957,
comme
il
est
employé
communal
à
Grenoble,
elle
se
retrouve
en
ville,
mais
garde
les
activités
traditionnelles
de
Saint
Martin,
en
confectionnant
à
domicile
des
fourchettes
de
gants
pour
une
grande
maison
gantière.
En
1960
naît
un
garçon,
Gilbert,
qui
habite
aujourd'hui à Saint Paul de Varces.
Mais
avec
la
fin
des
années
60,
la
contestation,
les
jeans,
la
mini-jupe,
la
mode
change
radicalement,
et
l
a
ganterie
s'éteint
presque
intégralement
.
Germaine
s'engage
alors
dans
une
association
d’aide
à
la
personne à Grenoble, où elle fait des ménages.
Son
homme
décède
en
1977,
sans
avoir
eu
le
temps
de
profiter
de
sa
retraite.
En
1986
elle
remonte
à
Saint Martin s'installer dans la maison qui fut autrefois le Café Français.
Dans
cette
maison
claire
et
agréable,
impeccablement
tenue,
elle
est
heureuse
de
vivre,
toujours
souriante
malgré
un
certain
handicap
auditif.
Une
belle
complicité
la
lie
à
sa
nièce
Gisèle
Fanjat.
Téléalarme
au
poignet,
le
regard
droit,
assertif,
plein
d'étincelles
d'humour
dans
son
visage
bien
dessiné,
elle
est
en
pleine
forme,
a
toute
sa
tête,
des
mains
fines
et
précises,
et
produit
(comme
autrefois
les
fourchettes
des
gants)
des
chaussettes
en
abondance
pour
ses
proches.
12
mars 2013