Une chronique pour que les nouveaux arrivés reconnaissent les anciens du village...

Les Fanjat (Yannick)

...une vaste famille de Saint Martinous, sur laquelle nous reviendrons...

Yannick a démarré dans la vie avec un CAP de chaudronnerie, mais son père étant tombé malade, il a dû reprendre la ferme familiale, essentiellement consacrée aux vaches laitières, avec en comptant la "relève” (les jeunes génisses) une cinquantaine de bêtes.
 

Brigitte (qui est notre collègue conseillère municipale) avait 4 ans quand ses parents se sont installés dans le village. A l’adolescence elle était très surveillée par son père, ce qui rendait difficile les manoeuvres d’approche de Yannick. Mais un jour le père demanda à Brigitte de repeindre le portail... et Yannick s’arrêtait pour parler à sa belle, puis décampait dès que se montrait le papa. La peinture du portail est très épaisse...

Ils ont comme beaucoup d’éleveurs été affectés par la crise du lait (0,26€ le litre acheté par les intermédiaires !), mais heureusement les investissements étaient terminés.

Nous évoquons le Paul Terrier, chasseur et copain de Yannick, qui nous raconte qu’autrefois, fin août début septembre la batteuse tournait de maison en maison, et tout le monde s’aidait pour cette opération, dans une belle solidarité de tous les hameaux du village. (voir à ce sujet le texte superbe de Marcel Riondet).

Leurs deux garçons, Jérémie, 20 ans et Grégory, 24 ans, sont tous deux piliers au rugby. L’un joue à Vif et aussi avec les Sangliers de Monestier, l’autre à Montpellier en Fédéral 3, mazette.

Les Fanjat (Alain)

 

Josette Fanjat, née Zanonni, est arrivée à La Cluze pendant la guerre, en 44. Vers 47, 48, elle y a rencontré Amédée Fanjat, né ici. "Avant les jeunes sortaient tous ensemble, c'était plus facile de se rencontrer". Maryse est née en 55, puis Alain en 59.

Alain, le cousin de Gisèle, que nous verrons plus loin, est toujours resté au village. "Parce qu'on y est bien," dit-il simplement. Il chasse, il connaît bien Jean-Claude Girard d'en bas, que curieusement, mais il n'est pas le seul, il appelle le Feli, alors que c'était le prénom du père de Jean-Claude. Mais apparemment le nom est resté, collé à l'occupant de la maison au-delà des générations.

Jusqu'à deux ans en arrière, Alain avait la plus grosse exploitation du village, avec 60 laitières, il était agriculteur à plein temps et assurait en plus le déneigement de la Cluze et Pâquier en vacataire, tradition familiale puisque "cela fait 100 ans qu'on fait ça pour la commune." Son arrière-grand-père, son grand-père puis son père Amédée ont parcouru avant lui le village et ses environs avec une étrave en bois traînée par des chevaux. Ensuite, son père a expérimenté le déneigement avec son premier tracteur, qui traînait également l'étrave derrière lui. Puis à 15 ans déjà Alain a pris la relève, pas peu fier de piloter le tracteur familial, bientôt équipé d'une étrave à l'avant. Il continue aujourd'hui de le faire sur tout le territoire de la commune.

Son grand-père et son père étaient aussi transporteurs. Ils descendaient jusqu'à Grenoble en charrette à cheval, avec notamment les coupes de gants terminées par les familles, remontaient avec du ravitaillement pour tout le monde, et aussi de nouvelles peaux prêtes à la découpe.

Comme les Recolin-Blardon, ils étaient marchands de foin, mais ne sont pas passés comme eux au stade industriel. Ils avaient aussi de la vigne, mais dit-il, de la vigne tout le monde en avait à l'époque, toute la combe au-dessus (grand geste du bras pour désigner la colline à l'Ouest du village) en était plantée, sur les Sylvains, et aussi le long du Drac, en bas de l'autre côté. C'était un vin réputé, et au-delà de la consommation personnelle on en vendait un peu.

La maman, Josette, toujours bon pied bon oeil, explique qu'elle restait à la ferme et faisait des tomes et aussi du beurre. Cela me rappelait des souvenirs d'enfance, chez la Mélina Girard. "Dans une barratte en bois avec des angles, et qui tournait en faisant flouc flouc dedans ?" Eh bien oui, une barratte comme ça.

Alain écoute sa mère, sourire affectueux aux lèvres. Il n'a jamais quitté cette maison. Et sa mine et son hospitalité chaleureuses font bien comprendre qu'effectivement, il y est bien...

Et on en connaît un qui sera sûrement d’accord...