La commémoration du 11 novembre, curieux phénomène... Nous l’avions tellement ritualisée, cette date de l‘armistice, qu’elle avait perdu de sa substance d’origine. De cette cérémonie (voir celles de 2010 ou 2013) nous ne retenions que l’occasion de nous retrouver, les drapeaux tricolores, les fleurs apportées par les mamans et les enfants, la gerbe posée par le Maire, les multiples couleurs des premiers vêtements d’hiver des gamins et le verre de l’amitié dans la tiédeur du bistrot Chez Jeanne... Tout cela atténuait le sens des seuls éléments de vrai deuil, contenus dans le discours du Maire devant le monument aux morts, et la longue litanie des “mort pour la France !”. Ce centenaire nous réveille, sa signification réactivée depuis quelques semaines dans les média, dans les publications de livres et les films offerts à la télévision, nous permet de revivre de plus près la réalité de ce qui fut une interminable souffrance et un carnage tels qu’on a peine aujourd’hui à les imaginer. N’oublions jamais... pour que nos enfants jamais ne connaissent la guerre. BM