Nos aquarellistes... comment ils font ?
Mathilde Arragon est notre professeur d’aquarelle. Et voici comment ça se passe…
Mathilde Arragon
(suite)
Elle amène une photo. Ici, une régate, deux voiliers qui se poursuivent en tournant une bouée. Beaucoup de mouvement, et de la couleur…
On met en place les lignes essentielles.
On colle sur le papier brut initial un cadre en papier adhésif qui délimite la zone de travail du tableau. L’eau et les encres ne ‘baveront’ pas au-delà du cadre.
Devant ses élèves Mathilde suit les crayonnés initiaux tout en laissant une part de créativité au hasard. L’eau dans le pinceau imprégné de couleur a envie d’aller là, ou ici, elle laisse faire, ou guide à peine en inclinant le papier semi-rigide. Les lignes sèches du crayon prennent formes et sensualité, tout à coup c’est mieux que la photo, qu’on oublie pour laisser de nouvelles improvisations s’épanouir. Il faut étaler la couleur un peu pâteuse ? Léger grattage avec une carte bancaire coupée en deux ou quatre. Trop d’eau, ou trop de sombre, il faut estomper : on absorbe avec un morceau de sopalin roulé en boule… A vous maintenant. Chacun avec son exemplaire de la photo initiale et son crayonné… On sent une montée d’adrénaline. L’aquarelle ça va très vite. Il faut préparer dans sa tête sa démarche, ce qu’on veut faire, ses couleurs, quelle nuance mettre contre telle voile ? quel bleu (ou quelle autre teinte improbable, car tout est permis, mais dans le respect de règles inconnues des non-initiés) ? Une fois la couleur sur le papier, dans le papier, les marges de manoeuvre sont réduites…